L'église Saint Pierre

L'église Saint Pierre

Historique: 

 

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L'église de Vinalmont en 1898: le monument aux morts de la guerre n'a pas encore été érigé au milieu de la place. 

 

La paroisse de Vinalmont, vraisemblablement Wanzoul avant Vinalmont, va naître sous le comté de Moha, après l'an 1000. Vers 1220, Vinalmont et Wanzoul passent tous deux sous le sceptre du Prince-Evêque de Liège, Adolphe de La Marck. En ces temps là, les prêtres et les moines avaient un grand rôle social à jouer. L'église était le centre de la communauté. On y célébrait bien sûr les offices mais aussi les fêtes, mêmes profanes.. On y jouait des pièces de théâtre, notamment les mystères religieux.

Dans son ombre, on trouvait l'école et la populaire cour de justice.

 

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L'église au début du 20 ième siècle 

 

L'église Saint Pierre actuelle serait la troisième église sur le même site; la première aurait été une église médiévale à 3 nefs de style gothique, avec entrée sur la gauche. En tout cas, il est fait mention de l'église dans un relief de 1345. C'était une des plus anciennes des environs. 

L'église actuelle a été reconstruite en brique et en calcaire de 1789 à 1825 (A remarquer : les motifs d'ostensoires en briques brulées dans la façade).

Il s'agit d'un des rares édifices religieux construits à cette époque, du fait des bouleversements liés à la révolution française.

La première campagne de construction, de 1789 à 1792, permit l'érection de l'édifice jusqu'au niveau des fenêtres, mais la révolution française mit fin aux travaux.

La fièvre révolutionnaire se propageait même dans les communes rurales.

Les matériaux nécessaires à la construction furent enlevés…

Il faudra attendre 1823 pour que les travaux reprennent. La Belgique dépendait des Pays-Bas . Il a fallu faire appel au roi des Pays -Bas lui même – Guillaume 1er- pour obtenir un subside pour achever l'église.

L'édifice présente une large nef complètée par un chœur profond.

Un clocheton carré surmonté d'une flèche octogonale fut érigé en facade.

Mais il n'y avait alors toujours que la carcasse de l'église.

Les curés successifs vont devoir faire des acquisitions dans le courant du 19ième siècle.Le maître autel, datant du milieu du 18ième siècle, provient de l'ancienne église St Germain de Huy.

Les fonts baptismaux en calcaire peint à tête humaine datent eux de 1538.

 

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Plusieurs intéressantes sculptures en bois polychromé des 16ième et 17ième siècles( Une Pieta,Sainte Barbe, saint Gilles, Saint Eloi ) viennent orner l'église.

 

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La piéta date du 16ième siècle 

 

Mais il fallait aussi une cloche pour appeler les paroissiens. Un cloche de 800 livres répondant au nom de Pierre, le patron de la Paroisse, est installée en 1825. En juin 1843, deux nouvelles cloches, Anna et Sophie, sont ajoutées. Ces cloches n'ont pas toujours été des oiseaux de bon augure puisqu'un acolyte s'est tué le jour de la procession au début des années 1920 en sonnant les cloches. Elles n'ont pas toujours eu la vie facile non plus : les cloches ont été emportées par les Allemands durant la guerre 40-45 pour en faire de vulgaires canons mais elles ont été miraculeusement retrouvées à la fin du conflit.

 

Mais nous n'en sommes pas encore là . Le curé Mahy, qui après le curé Bonvoysin, avait veillé à l'embellissement de l'église et qui avait planté la croix du Bon Dieu des Maréchaux-ferrants près du cimetière rue Charles Frère, meurt en1856. Son neveu, le curé Fléron le remplace depuis 1848. Il posera la première pierre de la nouvelle chapelle de Wanzoul en 1869 et restera 55 années au sein de la paroisse. Les curés Mahy et Fléron sont  représentés ensemble sur un tableau qui est encore à la sacristie aujourd'hui.

La  longévité du curé Fléron sera mise en avant par un jubilé en 1898.

 

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On célèbre les 50 années de prêtrise du curé Fléron à Vinalmont (1898) 

 

Les curés suivants se succèderont plus rapidement avec plus près de nous, Joseph Regnier ( 1929 à 1962).

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Le curé Regnier et l'abbé Stiernotte avec Paul Collin, Jacques Vaessen et Alain Joiret lors du déjeuner au presbytère le jour des grandes communions 

 

L'après 1962, c'est une nouvelle ère avec le concile Vatican II.

 

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Les "petites" communions ou les communions "privées" 

 

La venue du curé Marsin coïncide pratiquement avec le concile Vatican II en 1962.

Le concile Vatican II

Les dames du village n'en reviennent pas :

- Tu sais quoi, ils veulent tout changer. Déjà que notre nouveau curé, l'abbé Marsin, se promène en clergyman, costume sombre et petit col blanc, et maintenant, il va dire la messe en français, face aux fidèles, et on pourra communier en prenant l'hostie dans la main, et on ne devra plus être à jeun et, le curé ne dit plus le sermon en chaire de vérité et on tutoie le Seigneur dans nos prières et on va à la messe le samedi soir comme si c'était dimanche et, et... 

 

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 L'abbé Marsin a célébré chaque année la messe du 15 août au Roua 

 

Décidément, le concile Vatican II introduit une véritable révolution en 1962.

A Wanzoul, M Wilmart a offert un nouvel autel en pierre de calcaire pour la chapelle, et à Vinalmont aussi bien sûr, on en a installé un tout nouveau près des gens. Et maintenant, le curé peut regarder bien en face les retardataires et le petit miroir de l'abbé Regnier passe au statut de rétro. Les statues de nos Saints, Saint Rock et Saint Eloi, ne sont plus en odeur de sainteté au sein de l'église et elles se voient monter au septième ciel ou plutôt au jubé.

 

Une nouvelle organiste...

Le concile Vatican II signe aussi l'arrêt de mort des chants en latin, « Ave Maria », « Salve Regina », « Tantum ergo »....et Henri Delbrouck, le chantre organiste, habitué au répertoire grégorien, transmet le relais à Raymonde Gillet qui accompagne la messe à deux voix.

Bientôt, avec Raymonde, le jubé passe tout de suite de Vatican II à Vatican IV. Pensez donc, une jeune fille qui crée sa propre chorale et qui anime les messes !

Elle accompagne maintenant la chorale à la guitare lors des grandes occasions. Le curé, qui surveille tout cela du coin de l’œil en faisant crisser ses chaussures sur le dallage pendant les répétitions, prend soin de faire obstruer le dessous de la balustrade du jubé afin d'éviter que ses paroissiens ne soient distraits par les jambes des filles.

 

Le vieux cimetière, une préoccupation de l'abbé Marsin.

Lors de l'invasion française en 1792, l'église de Vinalmont était en plein chantier.

L'ancienne église avait été en grande partie démolie ( la tour étant provisoirement conservée et aménagée pour le culte). Une nouvelle église - celle qui est toujours debout - était en cours de construction.

Lorsque, après 1815 et Waterloo, le calme revint, on put songer à la suite des travaux. L'une et l'autre église étaient à coup sûr entourées par le cimetière. C'est donc bien à l'origine des travaux, en 1792, qu'il faut remonter pour apprécier le fait qu'un certain nombre de monuments funéraires ont échappé à la destruction (certains motifs religieux avaient été détruits ou burinés ).

Il ne s'agit pas seulement de croix de pierre provenant du cimetière proprement dit mais également de monuments, dalles et stèles, qui ont du se trouver à l'intérieur de l'édifice démoli, dans le pavement ou encastrés dans ses murs. Pendant plus de 50 ans, les morts de Vinalmont rejoignirent leurs ancêtres dans le cimetière resté implanté autour de l'église. Ceci se prolongea jusqu'en 1881, date à laquelle le cimetière de l'église, devenu trop exigu, fut fermé. Un nouveau cimetière avait entre-temps été construit rue Quique.

Désaffecté depuis plus d'un siècle, le vieux cimetière s'est progressivement vidé de ses tombes et monuments. Il ne reste que 27 monuments funéraires.

 

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Années 80: L'ancien cimetière  a été nettoyé par l'équipe de Qualité Village : avec notamment M.le Curé Marsin, M et Mme Eric de Jonghe, Eddy Luten, Dany Goffin, Jacques Comanne, J-L Mathy

 

L'inventaire d'Adrien Kockerols

Adrien Kockerols a fait un inventaire détaillé de ces monuments: ils couvrent une période qui va du milieu du 16ième siècle au milieu du 19ième. On reconnaîtra trois types de monuments: les dalles, placées à même le sol de l'église (1 exemplaire à Vinalmont), les stèles encastrées dans les murs de l'église (2 exemplaires à Vinalmont), les croix plantées dans le sol du cimetière extérieur.

Du point de vue iconographique, on distingue à Vinalmont une dalle avec gisant (tombe où l'on représente le défunt couché), deux stèles murales avec effigie de "priants" (les défunts sont représentés agenouillés), deux dalles à épitaphes (il n'y a pas dans ce cas d'effigie du défunt mais seulement du texte).

Les noms des défunts sont des noms bien connus à Vinalmont et Wanzoul: citons Courtoy, Delhamende, Dethier, Dony, de Géradon, Leurquin, de Marneffe, Mahy, Orban, de Wansoul, Wilmart.

 

 La restauration du vieux cimetière et du mur d'enceinte

Le curé Marsin encore vivant, durant les années 80, Qualité -Village Vinalmont a entrepris une remise en état de l'ancien cimetière avec la collaboration de l'historien Jacques Comanne. Dans ce cadre, le mur d'enceinte du vieux cimetière a été restauré par les Jeunesses du Patrimoine lors des étés de 1998 et 1999 et plus récemment il a été nettoyé au niveau des végétaux invasifs en 2014 à l'initiative du château féodal de Moha (Fanny Dominique ).

 

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L'équipe du château de Moha et de la Paix Dieu dans l'enceinte de l'ancien cimetière (2014)

 

Malheureusement, depuis, une partie du mur s'est de nouveau écroulé...Dur, dur d'être un mur de cimetière...

 

L'abbé Dino, l'orgue, les vitraux de l'église 

La vie a continué, mais il n'y a plus eu de curé au presbytère de Vinalmont après le décès de l'abbé Marsin en 1988. Le Père Jacques Dubois d'Antheit puis les curés en charge des églises de Wanze ont célébré les messes à Vinalmont. En 2008, l'abbé Dino est arrivé à Wanzoul et à Vinalmont.

Il a en effet été nommé curé de l'unité pastorale de Wanze en août 2008. Un curé venu d'Afrique qui s'est très vite intégré à Wanze de par sa bienveillance, son opiniatreté.

2008, c'est aussi l'année de la restauration de l'orgue de l'église Saint-Pierre de Vinalmont : elle avait été prise en charge par la Commune, Qualité-Village et la Fabrique d'Église à l'instigation de Janine Hermant, romaniste et amoureuse de ce type d'instrument de musique.

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L'organiste Thomas Deserranno.

 

La fête du patrimoine sera l'occasion de mettre en valeur l'orgue qui chante au cœur de l'église de Vinalmont et qui est un petit instrument unique en Wallonie ; c'est un orgue magique avec 1 clavier de 54 notes, 4 jeux et 217 tuyaux d'étain et de bois.

 

« C'est un petit orgue, dans sa dimension, mais il s'agit du seul exemplaire de ce type: il a été construit en Belgique par le parisien Clergeau en 1856. Son charme indéniable réside à la fois dans une précision mécanique du toucher et dans son subtil équilibre sonore qui ne manque pas de caractère» commente l'organiste bien connu chez nous, mais aussi dans toute l'Europe, Thomas Deserranno. 

 

Tous les deux ans, fin janvier, Janine Hermant organise un concert exceptionnel avec des chanteurs et des musiciens de la région à l'occasion de la Saint Vincent, le patron des vignerons, donc un peu le patron des Vinalmontois, le mont au vin.

 

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Les musiciennes et organistes lors du concert de la St Vincent à l'église

 

 

La réfection des vitraux

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Josée et Marie lors de la présentation du projet " réfection des vitraux ".Remarquez la personnalisation des bancs aux noms des familles T'Serstevens et Wilmart. 

 

Au début des années 2010, de nombreux vitraux de l'église avaient été cassés, Monsieur le Curé Dino avait froid, il fallait vraiment faire quelque chose. M Gaston Thijs a pris son bâton de pèlerin et a cherché des artistes capables de réparer les vitraux de l'église. Une denrée rare, les "vitraillistes". Finalement, il les a découvert à Eupen M. et Mme Demir. Ce sont des artistes, des acrobates que nous avons vus à l'oeuvre parfois bien tard le soir. Nous nous retrouvions avec eux au temps des Cathédrales : un travail minutieux, long, qui demande une connaissance parfaite du verre, un sens artistique prononcé et une fibre d'historien.

 Ainsi, il a fallu reconstituer complètement le blason lié au donateur du vitrail de Saint Hubert : un "lapin blanc", don d'une famille liée aux Claes, anciens propriétaires du château de Vinalmont. Les Claes avaient répondu à l'appel du curé Detry qui,en 1925, voulait doter son église de vitraux multicolores, représentant les saint spécialement honorés dans sa paroisse.

A l'époque, seuls les châtelains et les locataires des grosses fermes peuvent lui venir en aide. Le prix d'un vitrail est assez astronomique : pas moins de 4200 francs, ce qui équivaut au quart du prix d'achat d'une maison ou au traitement annuel d'un « employé aux écritures  ».

 

 

 

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L'abbé Dino lors de la bénédiction des animaux en 2014

 

 

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  Des plantations entourent la porte de l'église : une timide tentative de "Notre Village est un sourire " pour égayer un peu la place des Héros qui manque cruellement de végétation.

 

Bibliographie 

Chartier Benoît : « L'empreinte de la noblesse- Wanzoul, Vinalmont et environs », 1993

Comanne Jacques : « La "Notice sur la paroisse de Vinalmont" du curé J.J. Mahy (1794-1856)» , 1985, 

Foyer de la culture de Vinalmont : " Vinalmont, Wanzoul, Roua, à livre ouvert ":J-M Mathy, G. Thijs, J-M Stevens et comité de rédaction, 1991

Kockerols Hadrien : »Le vieux cimetière de Vinalmont », terre de Hesbaye, 1994

Joiret Yvan : « J'ai rêvé...Vinalmont » (années 1920-1938), Qualité Village, 1993

et « J'ai encore rêvé...Vinalmont (années 1939-1969), 2014