De la villa Philippe à la résidence Amandine

De la villa Philippe à la résidence Amandine

Historique: 

Cette magnifique bâtisse de la chaussée de Tirlemont, que l'on connaît aujourd'hui sous le nom de Résidence Amandine, a une longue histoire qui commence par une guerre : la guerre scolaire en 1879.  

A cette époque, deux partis sont dominants à Vinalmont : le parti libéral et le parti catholique. En 1879, la loi scolaire interdit aux prêtres d'entrer dans les écoles pour enseigner alors qu'auparavant le curé du village y donnait quotidiennement le cour de religion.

C'est la guerre au village donc. A Vinalmont, les châtelains Claes et de Géradon et le curé J. Fléron décident illico de fonder une école catholique. La maison « Constant », l'ancienne maison des saisonniers près de la ferme de la tour, située dans l'actuelle rue Quique, est transformée en école. 35 élèves quittent l'école communale : il y aura bientôt au fil des ans 70 enfants à l'école catholique. 



Le Docteur Farcy, chef de file libéral, franc maçon, ne l'entend pas de cette oreille. Il met tout en oeuvre pour empêcher le développement de l'école de l'église. Il offre costume et casquette distinctifs aux élèves de l'école publique. Il refuse ses soins aux parents des élèves de l'école catholique. Ses amis libéraux, les maîtres carriers wanzoulois, Frère et Dejardin notamment, font pression sur le ouvriers des carrières pour empêcher les jeunes Wanzoulois de rejoindre l'école catholique. Finalement, catholiques et libéraux se réconcilieront...

La villa du Dr Farcy va devenir Villa Philippe.

Et qu'est ce que cela a avoir avec notre carte postale et notre home Amandine actuel : mais c'est ce même bâtiment qu'habitait le Docteur Farcy : la villa Farcy. 

Le Docteur Farcy a eu une triste fin, « ce qu'il méritait » selon les dires du Curé de Vinalmont. Il se rendait en 1892 à Huy à une réunion du parti libéral avec sa femme. Quand son attelage passe sous le rocher de Statte, un bloc de pierre se détache, tombe sur la voiture du médecin : celui-ci est violemment éjecté et meurt. Les chevaux ne seront arrêtés qu'aux abords de l'église de Statte.

La Villa du docteur Farcy sera alors bientôt occupée par Monsieur Philippe, inspecteur général du Nord Belge. Le Nord Belge, c'est la société privée de chemin de fer, sœur de la SNCB. Car le chemin de fer a pris de l'expansion depuis la naissance de la Belgique en 1830. Les emplois dans les compagnies de chemin de fer étaient très convoités et, de par sa position, M Philippe a permis l'engagement de très nombreux Vinalmontois au Nord Belge . Cette villa a fait l'objet de la carte postale.

 

Les dépendances de la rue Charles Frère.

Cette grande maison de la grand route, de la route Huy -Hannut, a des dépendances situées à l'arrière du bâtiment principal avec de vastes écuries et des remises à voitures. Ces dépendances sont précédées de deux pavillons de deux niveaux avec de spectaculaires tours -colombiers octogonales et leur aire d'envol.

Ces dépendances, ce sont des bâtiments qui vont avoir bientôt leur vie propre avec une entrée rue Charles Frère. Elles deviennent en effet la menuiserie de Marcel Lecocq dans les années 30. Marcel et Jeanne Lecocq ont deux filles  : Marie et Juliette

 

Par la suite, le bâtiment deviendra pompeusement le foyer culturel de Vinalmont puis la salle Henri Delbrouck, locaux notamment des 3X20, des Femme Prévoyantes, du club de ping pong et des Spiteux, salle des spectacles et des organisations de l'école, du Fifty one, du club de pétanque  . La cour intérieure verra la dernière fête foraine de Vinalmont, la fête du vin, les tournois de foot et de volley. La partie maison d'habitation sera occupée par la famille Evans puis en partie par le club des jeunes et par les groupes musicaux vinalmontois.

 

Les Petits Pas

On s'égare, on s'égare... La maison Philippe de la chaussée de Tirlemont devient propriété de M Devos et fait l'objet d'une nouvelle carte postale vinalmontoise. Dans les années 30, ce sera ensuite la propriété de M Terwagne ( une carte postale de la villa Terwagne a aussi été éditée).

Meunier retraité, M Terwagne soigne avec amour ses arbres fruitiers tout en faisant montre d'un élégance rare avec ses pantalons de golf. Quand il monte dans sa calèche, tirée par des chevaux et conduite par son cocher personnel, les petites filles imaginent que le marquis de Carabas existe et habite là.

La « villa » est ensuite occupée par la famille Mousset, une famille de fermiers célibataires qui occupait auparavant la ferme de Vinalmont (ferme qui deviendra le manège Sainte Anne.) Début des années 60, les frères Mousset sont décédés et le bâtiment de Mlle Mousset est frappé par la foudre mais sans dégât majeur.

 

Mlle Mousset meurt et bientôt, dans la première partie des années 70, la grande maison est transformée en home, le « home des Petits Pas » avec à sa tête M. Alexandre Henri. Il avait engagé comme responsable Mme Mutsch, l'épouse de Joseph Mutsch, le forgeron de Vinalmont. La résidence deviendra plus tard la résidence Amandine dont une partie des pensionnaires vient de rejoindre la toute nouvelle maison de repos « Les Avelines » à Wanze.