L'année 1969-1970 : le début de l'aventure
Le Tabou, où tout a commencé.
En 1968-1969, je jouais en juniors provinciaux à Waremme et la suite logique devait être l'équipe première, en Division III nationale. Cela dépassait mes potentialités sans un passage par le statut de réserviste. Or, je ne désirais vraiment pas cirer les bancs waremmiens. Je connaissais le VINALMONT F.C. par un professeur de l’Athénée, Jean-Pierre DONNAY qui défendait les couleurs de ce club aux vareuses rouge et or. JULES KIRSCH, de Celles, m'avait dès lors facilement convaincu de faire un test à Vinalmont.
Arille JOIRET allait systématiquement chercher Jules au café « LE TABOU » à Celles (à chacun son doping d'avant match). J'avais donc accompagné Jules pour rencontrer la formation d'Engis au mois d’avril, pour le compte de l’avant-dernier match de championnat 68-69.
NB: Le bilan était cette année-là de ...6 points qui avaient été glanés en début de championnat. (La photo concernant cette équipe 1968-69 est présentée en fin de note ).
JULES m’avait cédé sa place à la mi-temps et j'avais joué en catimini pour le comité provincial, en essayant de me faire remarquer par contre aux yeux des dirigeants vinalmontois... Nous avions été battus 4-0.
On nous réclamait 5 francs à l’issue de la partie pour le nettoyage des vareuses.(12 ans plus tard, plus intelligemment, nous recevions un ticket boisson que nous rendions au club... au centuple à la buvette).
Ma deuxième rencontre avec le club se déroula à BEN-AHIN en juin 1969. C'était dans le cadre d'un tournoi : au cours de la première journée, nous jouions contre GIVES, club très bien classé durant le championnat et qui testait des joueurs. Vinalmont avait aussi fait des essais : notamment l'impétueux Julien CAPPELEN et l'élégant Jean-Lou MOUTON (qui avait signé,finalement, pour HUY SPORT). J'ai vu là, pour la première fois, Paul GONNE, rhétoricien à l’Athénée de HUY et qui gardait nos perches. Nous avions créé la surprise en gagnant 3-2 et j’avais inscrit 2 buts. Inutile de dire que mon transfert était dès lors souhaité.
Le lendemain, lundi de Pentecôte, en finale, nous rencontrions HUY SPORT qui avait battu BEN-AHIN. Nous menions 1-0 à la pause à la suite d’un but de Jean-Pierre PACOLET. André POLET, que je découvrais, tenait toute la défense mais devait quitter à la mi-temps pour aller à une réception. On sentait que, s’il partait, nous allions perdre. Sans André, nous perdons effectivement 4-2 à l’issue d’un bon match.
En cette fin de saison 1969 toujours,nous accueillons l'équipe française de Mareuil- le- Port, venue chez nous par l'entremise du Vicomte Alain De Jonghe. Nous avions perdu le match contre leur réserve. En match de gala, BAS-OHA, bien installé en nationale, jouait contre la première de MAREUIL aux saugrenues ou du moins étonnantes couleurs : orange et noir. Les dirigeants jubilaient : il y avait un monde fou autour de notre terrain qui allait bientôt s'enorgueillir de vestiaires « modernes » flanqués d'une buvette flambant neuve (ou l'inverse).
Début de saison 69-70
Nous avons trouvé construite cette superbe buvette en début de saison 1969-1970. Elle avait coûté cher mais j’entends encore Victor et Gaby dire qu’ils avaient versé pour 7000 francs- une somme énorme - le premier jour de notre tournoi.
La nouvelle buvette allait remplacer la cahutte en tôles (sans protection pour les supporters en cas d'intempérie) et la roulotte verte (qui offrait un abri mais pratiquement pas de visibilité sur le terrain ). Cette nouvelle buvette, il s'agissait d'un investissement souhaité aussi par Saterco, l'entreprise qui avait gagné le marché pour la construction de l'autoroute de Wallonie et dont les brigades d'ouvriers chargées respectivement des tronçons de Lavoir et de Warnant avaient chacune formés des équipes de football. Des équipes qui se partageaient le terrain (et la buvette ) de Vinalmont le samedi après midi. Nous étions alors toujours sur le « vieux » terrain en face de l'ancienne menuiserie Lecocq (salle Delbrouck), à l'arrière du manège St Anne. On partageait d'ailleurs le terrain avec les vaches du fermier.
André Polet, entraîneur
L’année 1969-1970, c’est André POLET qui était désigné comme entraîneur.
La phalange vinalmontoise voir la photo ci-dessus) est constituée de Victor Fontaine (dit Bibi), le forward des Doyards, Albert Warnottte, l'esthète d'Amay, André Dethier, l'inamovible « box to box « de Wanzoul, Jean-Pierre Donnay, le «professeur» (de français à l'athénée de Waremme), Paul Gonne, l'inamovible dernier rempart, Camille Lambrechts, originaire du village et tenancier de la buvette à ses heures, Georges Momenne (que nous avait amené Jean Hanquin), Jules Kirsch , Philippe Destinez, Baudouin Warnotte de la rue Vandervelde (qui se souvient encore de Baudouin, licencié en chimie, en joueur de foot : pourtant il était très, très bon balle au pied)
Jouaient aussi Julien CAPPELEN, Charles MATHISSEN, ancien capitaine d’Engis, doué mais peu présent, Jacquy FONTINOY, Yvon BLUART, André POLET, LEMOINE, Jean-Pierre PACOLET.
Les Amaytois (ROSIER et FRAITURE) avaient regagné AMAY fin de la saison 68-69 mais le dévoué Albert WARNOTTE était resté. Si tout le monde avait toujours été là, nous aurions formé un bon team mais requérir la présence de chacun était un vœu pieux. Ainsi, le poste de gardien de but était partagé suivant les disponibilités de chacun par Paul Gonne, universitaire et pas toujours revenu sur ses terres pour le week-end, Bruno GAILLARD, qui s'était blessé et Camille LAMBRECHTS, qui devait être au four et au moulin, jouant à la fois en vétérans, en réserve et si besoin était en première.
Dans le comité, on comptait surtout sur Arille JOIRET, Camille CORBIER, Joseph LAMBORELLE (présent sur la photo), Raymond Colette, le Jardiner du Château, et Maurice PACOLET.
L’année ne va pas être bonne. Le premier match est perdu 7-3 contre le RC de AMAY. Les équipes à notre portée étaient rares. Le premier point chez nous, nous le conquérons de haute lutte face à FUMAL (1-1). Un point rejoint aussi notre escarcelle au match retour contre Haneffe (1-1) . On note aussi une belle victoire 5-1 à VILLERS au retour (le score était inverse à l’aller chez nous); ou encore un nul 3-3 à SUR-LES-BOIS et une victoire 2-0 contre CITE SPORT chez nous à 2 matchs de la fin. CITE SPORT qui va aujourd’hui accéder à la promotion était à la traîne en 3eprovinciale à l’époque, juste devant nous.
Bilan mitigé mais avenir prometteur
Bilan: 7 points. André POLET n’avait pas terminé l’année comme entraîneur. Un « Français » (Mathieu Renson) qui avait lancé la boule lyonnaise à Vinalmont avec succès, s'essaya aussi comme « directeur technique » avec un succès moindre. Puis René LEMOINE, Moniteur d'Éducation physique, avait repris l’équipe. Mais chaque fois pour peu de temps étant donné l’adversité. Mathieu Renson m'avait même menacé de devoir payer des pièces de 100 sous (5 francs) si je quittais ma position d’extérieur gauche, poste auquel il m'avait reléguer, moi qui aimait arpenter le terrain en temps que joueur d'entrejeu. Ah, ces Français !
Le souper du Club à la Coopérative où André DETHIER avait fait un discours se situait la veille de la victoire contre CITE SPORT. La manifestation avait quelque peu resserré les liens (d'autant plus qu'un bal à l’accordéon avait suivi la partie protocolaire.) On gagnait 2-0 le lendemain en étant rentrés plus que tard. Robert MUTSCH, qui n’avait pas encore atteint la limite d'âge pour jouer en seniors, avait inscrit le 2e but. C’était sa première prestation: elle était prometteuse. Le premier but avait été inscrit par le fidèle Jacquy Fontinoy sur penalty.
Nous terminons... derniers. Quel contraste avec l’époque glorieuse où Vinalmont avait terminé 2e derrière MOHA. Epoque de gloire évoquée par les plus anciens et dont nous ne nous souvenions même pas.
A notre crédit, il faut savoir que l’opposition était forte avec MONS, GRACE-BERLEUR, WARNANT, VERLAINE, JEHAY, MARNEFFE, FIZE qui nous mettaient parfois du 10-0. VILLERS, HANEFFE, CITE, FUMAL étaient moins inaccessibles mais il n’y avait pas de cadeaux. L’année précédente, VINALMONT jouait contre les clubs condruziens et c’était sans doute un peu plus aisé.
Nous sommes en 1970 et déjà à l’aube d'une nouvelle saison que l'on espère plus fructueuse.